Denise Bombardier a partagé son opinion très explicite face au projet de construction de minimaisons pour sans-abri de Mike Ward. La chroniqueuse a exposé toutes ses pensées dans un article écrit pour le Journal de Montréal, le 25 janvier dernier.
Dans l’article intitulé Mike Ward : un geste qui me rend sceptique, Mme Bombardier déclare : « La bienveillance, mot très à la mode en cette période désolante, signifie une disposition d’esprit inclinant à l’indulgence envers autrui. Or, Mike Ward, on le sait, a raillé durant des années le jeune Jérémy Gabriel, atteint du syndrome de Tricher-Collins, une maladie entraînant des malformations à la tête et une surdité sévère ».
« […] voici qu’il vient d’afficher une générosité publique à l’endroit des sans-abri, qui en cette période frigorifique souffrent mille morts dans la rue. Deux d’entre eux sont d’ailleurs décédés.
Que l’on me permette d’éprouver un malaise vis-à-vis de ce geste public. Certains pourront croire à un procès d’intention, mais l’humoriste, qui a réussi à devenir la référence de nombre de comiques et qui ne recule devant aucune grossièreté ni vulgarité pour faire rire ses fans qui se défoulent à travers lui, me rend sceptique.
Mike Ward doit connaître le proverbe » Charité bien ordonnée commence par soi-même « . Ne cherche-t-il pas avant tout à se refaire une réputation, disons, plus consensuelle, plus acceptable socialement que celle de rire d’un jeune que la maladie a défiguré ? Et ce, à répétition », continue-t-elle.
Puis, Denise Bombardier conclut en disant : « Mike Ward avec ses abris pour itinérants se prend donc pour l’abbé Pierre. Il ne lui reste plus qu’à recruter des disciples. Il aurait pu, par contre, choisir l’anonymat pour offrir son argent et ses abris aux itinérants. Mais qui l’aurait su ? Alors, quelle a été son intention réelle ? ».
Rappelons que Mike Ward a comme projet de faire construire 25 minimaisons, qui viendraient en aide aux personnes itinérantes par ces temps de froids polaires extrêmes. Le projet ayant été refusé par la ville de Montréal, les villes de Victoriaville et Drummondville ont toutefois été interpellées par l’initiative.
« J’ai fait construire 25 abris (pour itinérants) que j’ai offerts à votre équipe l’année passée. L’offre tient toujours. C’est des tentes en bois, isolés, chauffées avec la chaleur du corps humain. On peut se loger confortablement jusqu’à -30. Conçu pour les gens les plus à risque, ceux qui refusent de dormir dans les refuges. Les minimaisons sont construites et payées. Donnez le go et je peux les faire installer d’ici 1 semaine. Un simple oui de votre part et personne d’autre va mourir de froid cet hiver », avait mentionné l’humoriste à la mairesse de Montréal.
Toutefois, le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, a accepté de recevoir cinq minimaisons dans sa ville.
« On a eu une rencontre sur l’heure du dîner avec différents organismes communautaires pour préciser la nature des besoins et déterminer la prise en charge de ces nouveaux équipements », a indiqué Charles Verville, porte-parole de la Ville de Victoriaville.
Puis, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, a à son tour confirmé que 20 minimaisons seraient installées dans sa ville.
En bref, que vous soyez du même avis que Mme Bombardier ou non, l’important c’est que des sans-abri à Victoriaville et à Drummondville seront au chaud pour la fin de l’hiver.