Tous ceux qui ont déjà travaillé dans les bars, le nightlife et la restauration vous le diront, c’est un univers intense où les relations de travail sont un peu différentes… disons, d’une job de bureau.
À travers mes différentes expériences, j’ai travaillé avec toutes sortes de collègues et surtout, j’ai été sous la gouverne de toutes sortes de gérants et de patrons, des bons… et des moins bons. Voici donc pour vous les différents types de boss que l’on rencontre dans l’industrie des bars et de la restauration!
Le boss «maman ours»
La maman (ou le papa) ours mise énormément sur le sentiment d’appartenance et le travail d’équipe pour motiver ses troupes. Tel le parent d’une famille adoptive, ce type de gérant(e) a à cœur le bien-être de ses employés (pour autant que ceux-ci soient travaillant, les paresseux seront bien vite reniés et excommuniés) et les défend bec et ongles contre les clients (de marde) qui ambitionnent. La maman ours n’est tout de même pas parfaite, et tel le petit cousin mal aimé de votre famille, il y aura toujours dans l’équipe un de vos collègues qu’elle appréciera moins – ou plus que les autres. Et ce sera clair et évident.
Le tyran
Le tyran ne travaille pas avec des êtres humains, mais dirige plutôt des numéros; il s’assure de payer ses employés le moins possible, qui sont remplaçables et il le leur fait savoir. Pour lui, c’est la compagnie avant tout. Comme il s’agit généralement de sa business, il fera tout pour sauver le moindre dollars, comme éviter de faire des rénovations pourtant nécessaires et arnaquer les clients dès qu’il le peut.
La sécurité de son établissement laisse souvent à désirer. C’est le genre à tout faire pour éviter que vous ne remplissiez un rapport d’accident à la CSST. Il réussira même à vous faire sentir mal de vous être brûlé au 3e degré en utilisant sa friteuse défectueuse. Malheureusement, il y a trop de tyrans dans l’industrie.
Le boss trop gentil
À prime à bord, c’est le meilleur boss, celui qui a réellement à cœur le bien-être de ses employés et qui passe son temps à aider ses troupes à droite et à gauche. C’est celui qui accepte de rentrer faire de l’overtime pour remplacer un collègue malade et qui ne dit jamais non à un employé qui lui demande un congé. Malheureusement, c’est également généralement celui sur qui certains employés finiront par ambitionner et qui terminera sa carrière dans l’industrie par un burnout après avoir travaillé 47 jours de suite.
Le gars de party
La plupart du temps un gérant de night-club, ce type de patron est la moitié du temps trop saoul sur la job pour être capable d’accomplir sa besogne. On l’entend souvent renifler très fort dans les toilettes. La seule raison pour laquelle ce gars-là a encore un travail, c’est parce que les candidats souhaitant être responsables de fermer un club de danseuses à 4h30 du matin, 4 soirs par semaine, ne courent pas les rues. À défaut d’être le plus efficace, il fournit néanmoins un support moral à ses employés en leur payant des shooters.
Le gars random
Il ne connait strictement rien aux bars et à la restauration et n’a jamais travaillé dans l’industrie à aucune position avant. Il a eu la job parce que son oncle connait le propriétaire et que le poste était vacant depuis 3 mois, sans candidats potentiels. On vous vantera son expérience en gestion de personnel, parce qu’il a déjà été gérant d’un Radioshack pendant 6 mois, il y a 17 ans. Ne connaissant aucune des bases de l’industrie du service et ne sachant même pas comment faire un rhum ‘n’ coke, le gars random ne réussira jamais à s’imposer en tant que gérant et donnera sa démission après maximum 2 ou 3 mois.
Le vétéran
Le vétéran, c’est votre gérant qui radote au moins une fois par semaine des vieux souvenirs du bar qu’il avait acheté à Longueuil avec son frère en 1995, mais qui finalement n’a pas marché. Rendu au début de la soixantaine, il a été dans le milieu toute sa vie et va probablement mourir derrière le comptoir. Dans certains cas, ça peut également être le gérant problématique qui fait des calls sexistes et qui met les jeunes hôtesses mal à l’aise. Malgré de multiples plaintes pour harcèlement, il fait tellement partie des meubles que les propriétaires se ferment les yeux et refusent de le renvoyer…
Le missionnaire
Investi d’une mission par l’Esprit saint de faire grandir et rayonner la compagnie, le missionnaire a la langue plus brune qu’un suit des Denis Drolet. Constamment en train de rechercher l’approbation des grands patrons, ce type de gérant exigera une loyauté sans faille envers la marque de la part de ses employés. Malheureusement pour lui, les propriétaires ne l’ont souvent pas en haute estime et profitent plutôt de lui et de sa dévotion excessive. Il est très rare qu’un missionnaire obtienne la reconnaissance qu’il mérite de ses patrons, en plus d’être la risée d’une partie de ses employés qui se moquent de son dévouement exagéré.
La recrue
La recrue travaille au sein de la compagnie depuis un petit moment et est généralement une serveuse ou un barman qui se retrouve à monter les échelons d’un coup par la force des choses. La réalité du métier étant ce qu’elle est, la recrue devient gérant(e) du jour au lendemain pour remplacer Jean-Marc et Lucie qui ont donné leur démission la même semaine, parce qu’ils étaient à bout de la charge de travail énorme et des mauvaises conditions de travail.
Qu’à cela ne tienne, la recrue est envoyée sur le champ de bataille un samedi soir de rush après une formation de 15 minutes et des recommandations écrites sur une napkin. Comme elle est maintenant le/la boss des collègues avec qui elle était habituée de se saouler la face après le shift, la recrue a beaucoup de difficulté à faire respecter son autorité. C’est toujours difficile de se faire prendre au sérieux par quelqu’un qui nous a vu(e) montrer nos fesses à tout le monde au bar pour ensuite vomir dans un urinoir.
Le monde des bars et de la restauration en est parfois un très coloré, et il n’est pas rare d’y rencontrer des personnages hauts en couleur, tant parmi la clientèle que parmi les employé(e)s… les gérants/gérantes n’y font évidemment pas exception!
Et vous, chers travailleurs de l’industrie, avez-vous reconnu votre boss?