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Rester à la maison pour regarder Netflix n’est pas un choix écologique…

On a tendance à le négliger : le numérique a un impact environnemental important. Selon le dernier rapport du think tank français The Shift Project, sorti en juillet 2019, il est à l’origine de plus de 4% des gaz à effet de serre produits à l’échelle de la planète, ce qui en fait un pollueur plus important que l’industrie de l’aviation.

 

À la tête de ces statistiques se trouvent les vidéos en ligne, qui représentent 60% des flux de données au monde, soit 300 millions de tonnes de COpar année. Et qu’est-ce que 300 millions de CO2? C’est le volume de gaz à effet de serre émis par l’Espagne.

 

En décortiquant la consommation de vidéos en ligne, on découvre que les contenus les plus populaires sont, en ordre, la vidéo à la demande (Netflix, Amazon Prime, Hulu), la pornographie (PornHub, YouPorn, XVideo) suivie des sites d’hébergement vidéo (YouTube, Daily Motion, Viméo) et des vidéos sur les réseaux sociaux.

 

Oui, le numérique pollue. Il est important d’en prendre conscience. Le contenu vidéo est consommé de manière de plus en plus individuelle et met une énorme pression sur l’équipement terminal, les réseaux et les centres de données. Beaucoup plus d’énergie est nécessaire pour alimenter un système de contenu à la carte, qui doit livrer une vidéo pour une seule personne, contrairement à la télévision, qui offre du contenu à des millions de personnes en même temps.

 

Toutefois, la solution n’est pas de rayer toutes ses soirées Netflix & chill de son agenda.

 

Dans son étude publiée en septembre 2019, le site Green IT, qui s’intéresse au numérique responsable et à l’écoconception web, conclut que l’adoption de quelques mesures simples pourrait réduire de manière significative l’impact environnement du numérique d’ici 2030.

 

1. Réduire le nombre d’objets connectés en favorisant leur mutualisation et leur substitution et en ouvrant leurs APIs.

2. Réduire le nombre d’écrans plats en les remplaçant par d’autres dispositifs d’affichage : lunettes de réalité augmentée / virtuelle, vidéo projecteurs LED, etc.

3. Augmenter la durée de vie des équipements en allongeant la durée de garantie légale, en favorisant le réemploi, et en luttant contre certaines formules d’abonnement.

4. Réduire les besoins des services numériques via leur écoconception.

– Recommandations du rapport de Green IT

 

Il existe aussi des solutions à plus petite échelle. Parmi celles-ci, on retrouve la sobriété numérique, une notion de plus en plus populaire auprès des spécialistes de l’énergie et de l’environnement. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre conscience de son utilisation et de travailler pour réduire sa consommation. Puisque comprendre l’impact environnemental du numérique n’est pas toujours évident, The Shift Project propose une extension de navigateur, Carbonalyser, qui permet de calculer ses émissions.

 

Vous voulez en savoir plus? Voici quelques lectures!

 

Rencontre avec Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste sur l’énergie et l’environnement

« Netflix, c’est une absolue catastrophe pour les émissions de gaz à effet de serre. »Konbini techno a rencontré Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialisé sur l'énergie et l’environnement. Il tire la sonnette d’alarme sur notre pollution numérique. La 5G, le streaming en 4K, la voiture connectée… Tout ça va être TRÈS mauvais pour la planète. 👇

Posted by Konbini on Friday, July 19, 2019

 

Photo de couverture : Matrix/Warner Bros/IMDB

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