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Sortir avec Montrealista: Eugène Onegin à l’Opéra de Montréal
Il y a de ces sorties dont on se souviendra longtemps et qui marquent par leur excellence.

Je vais être bold et lancer ma chronique chez NIGHTLIFE.CA avec cette déclaration : si vous avez raté Eugène Onegin à l’Opéra de Montréal, votre Rentrée culturelle sera incomplète, ni plus, ni moins!

 

Opéra de Montréal - Eugène Onegin,
Crédit photo: Yves Renaud

Tout le monde peut aimer l’opéra!

 

Pour ceux qui ne sont jamais allés voir un opéra et que ça intimide ou chez qui l’idée éveille des sentiments mitigés, sachez que cette production est la parfaite initiation pour les néophytes. En effet, l’opéra, c’est du théâtre chanté dans le fond. L’important, c’est que l’intrigue soit assez prenante, que la musique soit belle à l’écoute et que les interprètes soient à la hauteur de leur rôle. On peut cocher toutes les cases ici.

 

Crédit photo: Yves Renaud

 

Pourquoi aller voir Onegin?

 

Pour commencer et de façon générale, Tchaïkovski, c’est que du beau pour les oreilles et cet opéra n’y fait pas exception. Eugène Onegin, c’est vraiment le romantisme russe à son paroxysme et les mélodies sont tellement catchy qu’on les fredonne longtemps après que le rideau soit tombé.

 

L’intrigue s’inscrit également dans le courant romantique du 19e siècle alors qu’elle se déroule à l’époque de la Russie impériale. Boy meets girl ; la fille en question, c’est Tatiana, une jeune fille timide et inexpérimentée et lui, c’est Onegin, un jeune homme du monde qui vient d’hériter d’une grande fortune.

 

Crédit phot: Yves Renaud

 

Tatiana, tombe follement amoureuse d’Onegin dès qu’elle le rencontre pour la première fois, mais celui-ci la rejette, décision qu’il regrettera amèrement plus tard. Sans tout vous dévoiler, c’est vraiment une classe de maître sur les opportunités manquées ou comment gâcher sa vie. De plus, l’histoire nous tient en haleine jusqu’au bout !

 

Qui sont les interprètes?

 

Parlons maintenant des chanteurs : Étienne Dupuis, qui tient le rôle d’Onegin, et Nicole Car, qui chante celui de Tatiana. Le duo, qui forme un couple dans la vraie vie, a une chimie électrique sur scène et est au sommet de son art vocalement parlant.

 

Le riche baryton d’Étienne a gagné en maturité depuis sa dernière présence à l’Opéra de Montréal, qui remonte à 2017 pour Another brick in the Wall. La voix est belle et résonnante dans tout le registre et on comprend pourquoi Tatiana tombe éperdument amoureuse de lui.

 

Crédit photo: Yves Renaud

 

Quant à Nicole Car, qui porte le rôle de Tatiana et l’opéra complet sur les épaules (d’ailleurs, on ne comprend pas pourquoi ce personnage n’est pas le rôle-titre tant il est présent partout), elle est époustouflante du début à la fin, mais particulièrement dans la scène de la lettre, redoutable tour de force vocal. Son soprano ambré est juste magnifique et c’est en soi une raison d’aller voir cette production.

 

À noter également : il est rare dans le monde de l’opéra de voir des personnages féminins aussi forts que celui de Tatiana. On a souvent affaire à des archétypes un peu anachroniques, mais dans ce cas-ci, on est devant une femme qui « tient son boutte » et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. C’est rafraîchissant.

 

Le reste de la distribution relève également le défi avec brio et on se souviendra de la présence rayonnante de Carolyn Sproule en mondaine Olga et de celle d’Owen MacAusaland en Lenski, dont le ténor est irréprochable.

 

Eugène Onegin à l’Opéra de Montréal jusqu’au 22 septembre.

 

Crédit photo: Yves Renaud
Couverture photo : Yves Renaud

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