Les Grands Ballets reçoivent à la Place des Arts, jusqu'au 29 avril, le Mariage de Figaro : un chef-d'oeuvre inspiré de l'opéra de Mozart et basé sur la pièce de Beaumarchais. Tous ces beaux noms mis en valeur par le formidable Ballet national d'Ukraine. De quoi nous mettre en joie.
Il est un peu compliqué de suivre le fil de l'histoire, donc mieux vaut se laisser porter par les couleurs, les vibrations et les comiques de situation. Tout se passe autour du comte Almaviva. Très vite nous comprenons que deux de ses domestiques se sont entichés l'un de l'autre, mais que le comte, lui-même séduit par la femme de chambre, ne voit pas de très bon oeil cette union. Le spectateur va donc suivre l'épopée amoureuse de ces deux âmes, voulant envers et contre tout se marier. À cela s'ajoutent de nombreuses autres anecdotes qui viennent ponctuer le ballet.
Sommité de ce ballet : le trouble-fête, Marceline, personnage totalement ubuesque. Cette danseuse atypique représente le clown de l'histoire, ballerine ratée et maladroite, en fait surtout présente pour divertir le public.
Mentionnons également le "chérubin", page amoureux de la comtesse, qui viendra mettre à mal les plans du couple protagoniste. Les sourires sont de mises chez les danseurs et renvoient, comme un miroir, les quelques éclats de rire du spectateur. La technique du ballet est bel et bien présente, principalement chez les deux fiancés Suzanne et Figaro, mais elle ne m'a pas semblé constituer l'attrait majeur de cette oeuvre. Il s'agit ici, avant tout, de divertir un public exigeant. Nous sommes bien loin du classique habituel, et c'est dans ce décalage que réside justement l'intérêt de cette oeuvre : casser les codes pour simplement s'amuser. Respecter la rigueur du ballet pour mieux s'en moquer.
Finalement, tout est bien qui finit bien et le bonheur triomphe après un renversement de situation assez brillant. Les costumes colorés, la musique si prenante, ainsi que le jeu des acteurs-danseurs, nous permettent de passer un agréable moment, aussi étonnant que savoureux. Ce n'est pas un "ballet à frissons" et il faut s'y rendre en connaissance de cause : pour découvrir un univers simplement déjanté sur fond de théorie classique.
Le Mariage de Figaro
26 au 29 avril 2017 | Place des Arts