Mariana Mazza présentait mercredi soir au Théâtre Saint-Denis son premier one-woman-show : Femme ta gueule, face à un public conquis. La jeune femme de 26 ans est volubile, vivante, énervée, captivante et hilarante, dès le départ, on la savait en forme, voire frénétique. Ces 90 minutes sans entractes ont passé comme une flèche, Mariana lâchant des gags les uns après les autres et touchant à peu près tout le monde au passage, mais surtout le public.
Son programme – un véritable bijou visuel et humoristique mettait déjà la table pour son spectacle : ce sera drôle, un peu (très) vulgaire et sans tabou.
Dès le départ, elle s’attaque à sa propre histoire: ses consultations avec les médecins dans sa jeunesse concernant sa voix trop grave (pour celle d'une fille), sa pilosité trop présente et sa virilité plus forte que la plupart des hommes.
Elle cultive les malaises à merveille en exploitant les relations de couple, ou alors en parlant de sujets parfois tabous : la masturbation, les fellations, les menstruations ou même, cette anecdote si savoureuse où elle a utilisé pour la première fois une Diva Cup (à s'en rouler par terre).
Dans son humour trop souvent premier degré, drôle, salace et vulgaire, deux thèmes se dégagent de son spectacle. D'abord sa mère, sa famille et ses origines (moitié arabe, moitié latino) qui reviennent tout le long de son spectacle. Ensuite, son « complexe paternel » comme elle l'explique elle-même et sa relation avec les hommes et le sexe.
Dans tout ça, elle nous parle de son amour pour Éric Lapointe, pour les hommes de 75 ans et les gros. Elle fait également des apartés où elle lit quelques messages Facebook que les gens lui envoient. C'est absurde, parfois triste, ridicule et tellement vrai. Les réponses qu'elle livre sont tout aussi croustillantes.
Elle ne s'empêche pas de faire plusieurs gags parfois dérangeants, frôlant la limite du respectacle et parfois très trash. Mais, comme elle le souligne elle même, elle doit faire attention pour ne pas être poursuivie à cause d'une mauvaise blague par un chanteur en manque d'attention (allo Mike Ward et Jeremy).
Celle qui a gagné l'Olivier pour le Numéro d'humour de l'année ne déçoit pas. Pourtant, Mariana Mazza c'est beaucoup de blagues de pipi-caca et de cul, trop? Juste assez.
Est-elle féministe? Oui, car elle met tout le monde sur un pied d'égalité et bitch autant les hommes que les femmes.
Engagée? Pas du tout. Elle parle bien de son identité, de ses origines et de sa fierté d'être québécoise, mais sans plus. Elle mentionne la fois où elle est allée manger au restaurant d'Yvon Deschamps avec celui-ci. Selon elle, il ne riait d'aucune de ses blagues. L'humour trop facile de Mariana Mazza le laissait de glace, mais pour ma part, j'en ai eu les larmes aux yeux du début jusqu'à la fin.
Elle a su livrer sans fausse note, ou à peine, un spectacle bien rodé, bien rythmé et très efficace. Garrochez-vous sur ses billets, ils s'envolent comme des petits pains chauds et certaines soirées sont déjà complètes.
Jusqu'au 12 novembre au Théâtre St-Denis et en tournée partout au Québec.
PSST: En passant, nos collègues de chez HollywoodPQ étaient aussi présents pour immortaliser toutes les vedettes qui ont foulé le tapis rouge avant le spectacle. Tu veux ABSOLUMENT voir celle d'Éric Lapointe! À voir ici.