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Morgane de la Montagne : une visite bien décevante
Crédit: Sophie Ginoux

Bien manger au centre-ville de Montréal sans vider son porte-monnaie peut représenter un défi. Au cœur du Mille carré doré, c’est encore plus le cas, car les magnifiques maisons victoriennes qui le constituent sont souvent habitées par des établissements haut de gamme (Ferreira Café, Renoir, Europea). L’idée de meubler une de ces majestueuses bâtisses d’un gastropub aux prix attractifs était donc a priori excellente. Baptisé Morgane de la Montagne en hommage à la chanson Morgane de toi de l’artiste Renaud, l'endroit est doté d'une grande salle à manger au décor sobre et tendance au rez-de-chaussée, d'un salon lounge à l’étage et d'une belle terrasse avant, avec une capacité de près de 250 personnes qui permet d’organiser sur place de grosses soirées bien arrosées.
 

Crédit photo: Sophie Ginoux

Jusque-là, tout va bien. Le décor et l’image étudiée du logo et du site Web sont prometteurs, de même que le nom du chef sur place, Shawn Street, qui a travaillé pour le restaurant Bronte et le XO de l’Hôtel St James. C’est donc avec confiance que je m’y rends un dimanche soir, après la cohue à laquelle on doit sûrement faire face sur place les vendredis et samedis. En dehors de la mienne, il n’y a d’ailleurs qu’une table de prise par un groupe d’étudiants lors de ma visite.

Le menu arrive sur une feuille volante. Première petite déception lors de sa lecture, puisque je m’attendais à y trouver un peu d’originalité, vu l’appellation de gastropub de l’endroit et vu aussi la feuille de route du chef. Je me rends plutôt compte qu’on me propose des choix des plus basiques, des calamars frits à l’assiette de charcuterie, en passant par un cheeseburger, une salade César, des côtes levées ou des moules frites. Eh bien, soit, j’opte donc pour quelque chose de classique et espère que la qualité sera au rendez-vous.
 

Crédit photo: Sophie Ginoux

Malheureusement, l’expérience ne sera pas plus concluante lorsque les assiettes commandées arriveront sur table une vingtaine de minutes plus tard, un temps d’attente surprenant vu qu’il n’y a que deux tables d’occupées dans le restaurant. Le cheeseburger au bacon contient une boulette de bœuf assez généreuse, mais comme la viande est surcuite et sans assaisonnement, et qu’il n’y a aucun élément (pas une seule tranche de tomate, une feuille de salade, ou ne serait-ce qu’un peu d’oignon émincé) pour rafraichir le burger, ce dernier est sec, pâteux et fade. Dommage.
 

Crédit photo: Sophie Ginoux

La seconde assiette, une poutine au poulet rôti, est présentée sommairement et n’est pas meilleure ou pire que celles que l’on pourrait retrouver dans une cantine de quartier. Encore une fois, dommage, car il est maintenant très facile de pouvoir jouer avec les recettes originales et de proposer des poutines nettement plus audacieuses.

Crédit photo: Sophie Ginoux

La troisième assiette commandée, des linguini primavera, est sans doute la plus colorée de la table. Surmontée de gros morceaux de tomates et de courgettes légèrement grillées, elle semble appétissante jusqu’à ce que l’on se rende compte que comme tout le reste, elle manque vraiment de travail. Aucun assaisonnement, aucune sauce ou ne serait-ce qu’un peu d’huile d’olive pour bien marier les ingrédients ensemble. C’est fade, sans amour.

Vue l’expérience décevante que je viens de vivre, je n’ai pas envie de poursuivre mon repas avec un dessert de la même trempe que le reste du menu (tarte aux pommes ou gâteau au chocolat? Très excitant…) et sors du restaurant Morgane de la Montagne en me promettant de ne plus y mettre les pieds pour manger. Peut-être cet établissement, souhaitons-le, est-il plus attrayant le weekend pour les fêtards, puisqu’il propose une sélection de cocktails et dispose de plusieurs bars sur ses différents étages.

Morgane de la Montagne
1232, rue de la Montagne, Montréal

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