July Talk, groupe torontois qui fait beaucoup de vagues depuis la sortie de son deuxième album, Touch, a enflammé un Club Soda plein à craquer dimanche soir, tellement en fait qu’on se demande bien pourquoi le spectacle n’a pas eu lieu dans une salle plus grande… Looking at you, Corona!
Dans la vie, y’existe des bands qui sont bons sur papier, où les musiciens sont hypers talentueux et dont les albums valent vraiment leur pesant d’or. Sauf qu’en prestation, c’est tellement précis et répété que ça perd un peu de sa magie et beaucoup de son charme. Un genre de groupe qui s’écoute bien dans un char, mais qui vaut peut-être pas le billet à 40 $. (Je sais, c’est scandaleux ce que je dis, surtout venant de moi qui préfère la musique live à pas mal tout, mais on est pauvres nous les milléniaux; on doit parfois faire des choix, you know?)
Crédit photo : Roxane Trudel
À l’autre bout du spectre, y’a des petits groupes, composés de musiciens moins accomplis, qui ont appris sur le tas et qui enregistrent des albums très corrects, mais qui ne feront jamais le Top 100 des meilleurs albums du siècle du Rolling Stone. La survie du groupe dépend des ventes d’albums oui, mais surtout des tournées, où il doit séduire une foule pas nécessairement conquise d’avance afin de vendre des billets pour un spectacle ultérieur et se départir de tout ce qui se trouve sur sa table de merch pour pouvoir se nourrir.
Crédit photo : Roxane Trudel
July Talk, pour moi, c’est un peu ce genre de groupe-là, qui convainc un peu plus à tous les shows, qui devient de plus en plus confortable sur scène. La première fois que je les ai vus, c’est le groupe lui-même qui vendait ses t-shirts et ses albums au fond de la salle après leur performance, et ce, même après une nomination aux Junos en 2013. Trois ans plus tard, après des tournées un peu partout dans le monde, le lancement de leur deuxième album et un passage remarqué à Osheaga l’été dernier, July Talk n'est plus arrêtable, on dirait. Mais ce n’est pas uniquement parce que les albums sont bons.
Crédit photo : Roxane Trudel
C’est parce que les perfos sont SU’A COCHE. Leurs fans, ils se les ont faits sur la route, point barre. Le charisme des deux chanteurs (un couple toé!) Peter Dreimanis, avec sa voix singulière, et Leah Fay, qui ne demande qu’on la regarde, est tangible. C’est fougueux, ardent. La complicité est palpable dans chacun de leurs mouvements. En vrai, sur une scène, avec des lumières, une ambiance pis toute le kit, ce que July Talk fait, c’est particulier : c’est l’exemple concret de comment tenir une foule au creux de sa main. C’est un show, t’sais. Un vrai. Je n’exagère aucunement en disant que beaucoup, beaucoup de groupes paraissent fades en comparaison.
Crédit photo : Roxane Trudel
Crédit photo : Roxane Trudel