« Je préfère être seul que mal accompagné. »
Voilà un cliché qui résume bien la vie de plusieurs célibataires, dont la mienne. Oh, j’aurais bien envie d’un couple chaudement fusionnel avec Riley Reid et/ou Miesha Tate, mais dans la réalité immédiate, ce ne sont pas des options super réalistes.
En fait, je ne sais même pas si je serais vraiment prêt à m’embarquer dans une vraie relation sérieuse. J’ai encore un rythme de vie croche et précaire d’artiste-wannabe. Les candidates qui fittent bien avec ça ne courent pas les rues en bedaine. Et comme ma dernière job de chum à temps plein commence à remonter à loin, je me suis pas mal habitué à ma vie en solo.
Ça demanderait une certaine transition.
Il reste qu’un peu d’amour, ça ferait du bien. Louis CK avait un brillant numéro de stand-up où il expliquait qu’il est un bien meilleur parent depuis qu’il s’est séparé et qu’il partage la garde des enfants avec son ex. C’est peut-être ça la solution : un genre d’amour en garde partagée.
Moins de pression. Moins de commitment.
D’ailleurs, un des problèmes du marché amoureux actuel, c’est que tout le monde mouille pour le même monde. Si les lapins et lapines les plus mangeables pouvaient se partager un peu plus, ça ferait plus de monde heureux. Des chicks avec 3-4 chums, des studs avec 3-4 blondes et d’autres cas moins hétérocentristes, ça multiplierait vite le nombre de personnes heureuses!
OK, non. Je l’avoue, ce serait un désastre total.
C’est juste qu’avec mes défauts et ma gueule moyenne, j’ai souvent l’impression de ne pas avoir accès au monde que je trouve vraiment à mon goût. Peut-être que ma candidature de chum classique n’est pas assez forte, mais que je ferais un excellent chum… à temps partiel.
Je ferais un bon mardi, genre. Un chum à une journée par semaine.
Bon, peut-être que le pitch ferait un peu bizarre. « Bébé, je ne te mérite peut-être pas au complet, mais peut-être un peu? » Ça fait loser ou cute? Un mélange des deux? Chose sûre, entre passer beaucoup de temps avec quelqu’un qui nous attire semi et d’en passer un peu avec quelqu’un qui nous attire beaucoup, le deuxième est plus tentant. Et beaucoup mieux que rien.
Bien souvent, les défauts se prennent mieux à petites doses. Ça ne laisse pas la chance au quotidien de tout venir cockblocker. Tout le monde est plus patient sur les petits irritants et se concentre sur le plus important : le deep-dicking. Ok, pas seulement les pénétrations profondes. Les conversations profondes, itoo. Et plein d’autres trucs profonds qui rendent la relation importante et significative.
Mais peut-être que toute cette lubie est une fausse bonne idée. Peut-être qu’après une dizaine de mardis, tu commences à te rendre compte que tu bâtis fuck all et que l’expérience semble un peu vide. Ou peut-être qu’à l’inverse, ces petits mardis deviennent le début de quelque chose. Peut-être qu’ils commencent à s’étirer au mercredi et à quelques petits bouts de la semaine. Peut-être que tu te rends progressivement compte que le bonheur à temps plein était bel et bien une option et que t’avais juste un self-esteem de marde.