C’est suite à la publication de la biographie écrite par Yves Lever dans laquelle ce dernier révélait que le cinéaste Claude Jutra aurait eu des relations intimes avec de jeunes garçons, qu’une première victime témoigne sous le couvert de l’anonymat.
Le journaliste du quotidien La Presse, Hugo Pilon-Larose, a discuté et a rencontré cet homme qui dit avoir été agressé sexuellement par Claude Jutra dès l’âge de 6 ans. Les attouchements auraient commencé par des câlins puis avec les années se seraient transformées en fellations. « Au début, on devait s’embrasser. Progressivement, [Claude] a commencé à me masturber, puis à me faire des fellations. […] C’est lui le premier qui m’a touché, avant même que je découvre par moi-même ce qu’était le [plaisir charnel] » explique la victime au journaliste.
Il aurait gardé ce lourd secret jusqu’au moment où Jutra s’est suicidé en 1986. Après la mort de la figure emblématique du cinéma québécois, la victime aurait tout avoué à sa famille qui était très proche de Jutra. La victime avoue au journaliste n’avoir jamais eu le courage de dénoncer Claude Jutra, dû à l’importance du personnage sur la place publique.
Peu de temps après la publication de l’article sur La Presse, la ministre de la Culture Hélène David a réagi devant les médias et a fait savoir qu’elle aimerait bien que Québec Cinéma, qui est derrière les prix Jutra, retire le nom de ce dernier du gala. Idem pour Denis Coderre qui annonce le retrait du nom de Claude Jutra des parcs et des rues de Montréal.