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​5 shows marquants des Francos jusqu’à maintenant
Crédit: Mathieu Fortin

Le mauvais temps et le pleuvage de cordes n’ont pas réussi à avoir raison des Francofolies jusqu’à maintenant. Depuis jeudi dernier, les spectacles d’envergure se sont multipliés un peu partout dans le Quartier des spectacles. En voici 5 qui ont retenu notre attention.
 
Koriass et son gros orchestre à la Scène Bell
«Il pleuvait des câbles», comme le disait avec justesse Alain Brunet samedi dernier, le lendemain du spectacle. Peu importe, les fans inconditionnels de Koriass ont investi en grand nombre le Quartier  des spectacles, à l’occasion du plus gros évènement hip-hop québécois de l’histoire des Francos.  

Loin de se laisser décourager, le rappeur eustachois a gardé le cap avec son flow volubile et habité, tandis que son orchestre, composé d’une section de cordes et de cuivres, a donné de la profondeur aux compositions originales. De Safia Nolin à Loud Lary Ajust, qui a été victime d’un problème de micro d’entrée de jeu, en passant par Karim Ouellet, Misteur Valaire et, même, Karl Tremblay, venu ressasser ses Étoiles filantes, les invités ont dynamisé le spectacle avec aplomb.

Aut Chose à la Scène Ford
Groupe culte du rock québécois, reconnu pour le phrasé débité quasi-rappé de son charismatique leader Lucien Francoeur, Aut Chose venait célébrer ses 40 ans de carrière dimanche soir, avec le soutien de plusieurs musiciens estimés de Grimskunk, Groovy  Aardvark et Voivod. Peu apprécié de la critique dans les années 1970, Francoeur a profité de son retour aux Francos pour livrer des messages bien sentis. «Y’a 40 ans, on état 20 ans avant notre temps», a-t-il envoyé à un public disparate, avant d’y aller d’une ode à la persévérance. «Si vous êtes capables de tougher, y’a personne qui va pouvoir vous empêcher de vivre vos rêves!»

Loin d’être parfait dans sa livraison, le poète et chanteur a toutefois compensé avec son intensité et ses interventions décalées, notamment son hommage à la bedaine de bière québécoise, qu’il porte fièrement. «On va pas mourir maigre certain!»

Dead Obies à la Scène La Presse +
Le parterre de la Scène La Presse + aurait pu exploser tellement il y avait de monde lundi soir. Fort d’un incroyable buzz grâce à la parution de quatre chansons la semaine passée, le sextuor hip-hop Dead Obies a été à la hauteur, malgré une basse mal calibrée qui altérait le son des haut-parleurs.

Tous très en forme, les cinq rappeurs se sont nourris de l’énergie de la foule avec intensité. Au laptop en arrière, Vnce a teasé la foule à de nombreuses reprises avec la désormais mythique sonnerie de Tony Hawk. Évidemment, c’est à la fin que la salve punk-rap a résonné. Résultat : trash ardent, perte de casquettes, de lunettes, de souliers.


 Philippe Brach au Gesù

La nouvelle coqueluche de la chanson québécoise a profité de l’ambiance intimiste du Gesù pour proposer son vibrant spectacle Ça, c’t’un beau piano à cordes! mardi soir. Poignants, les arrangements de cordes contrastaient brillamment avec la poésie franche et parfois rude de Brach qui, vocalement, navigue entre la douceur à fleur de peau de Fiori et la démesure contrôlée de Dédé.

Plus qu’à l’aise sur scène, l’auteur-compositeur-interprète s’est permis d’aller aux toilettes pendant la deuxième partie de son spectacle, profitant de l’occasion pour demander à son excellent pianiste de jouer une chanson de La Chicane pendant son absence. À son retour, l’ensemble de la foule chantait à gorge déployée Tu m’manques. Abasourdi, Brach a poursuit la chanson, puis a repris le spectacle, pris d’un fou rire. Incroyable.
 

Fauve au Métropolis
Faut voir le collectif français sur scène pour se rendre compte du phénomène qu’il représente réellement. Idolâtré en France, adoré au Québec, Fauve est arrivé en véritable héros sur la scène du Métropolis, mardi soir aux alentours de 22h45. La communion avec la foule était palpable : le chanteur, qui préserve l’anonymat, tout comme les autres membres, a enjoint le public à sauter et danser n’importe comment, ce qui a provoqué une euphorie collective comme on a rarement vu dans l’histoire des Francofolies.

Par-dessus tout, on a senti que le groupe avait un bonheur fou à partager ses chansons au public québécois – ou, plutôt, à la «famille», comme le chanteur n’a cessé de le dire. Nombre de moments resteront gravés dans nos mémoires, autant ceux complètement fous, comme Voyou et Blizzard, comme ceux plus touchants, comme Infirmière et Haut les cœurs.

Les Francofolies se poursuivent jusqu’à samedi. 

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