Henri, c’est le prénom du fils de Franco Parreira, un des propriétaires de ce restaurant de Saint-Henri installé depuis un an au rez-de-chaussée de la bâtisse qui héberge son activité centrale, Parreira Traiteur. Pour monter cette affaire, il s’est associé avec François Forest (Taverne Normand, Ils en fument du bon, Helm, Baron Samedi), Julien Messier-Cousineau et James Rainville (Rachel-Rachel, Laurie-Raphaël). Ensemble, ils ont transformé un ancien magasin de matelas en un resto accueillant au décor relativement sobre, mais original et moderne avec ses tuyaux de métal faisant office de décor au mur, ses tables réalisées à partir d’anciennes caisses, ses chaises vintage, son espadon géant et une surprenante carte de la Côte Est américaine dessinée en hauteur. La terrasse s'est justement ouverte cette semaine à l'occasion d'une super soirée VIP!
Ce décor sympathique était toutefois plus convaincant que la cuisine un brin bistro, un brin brasserie de Nouvelle-Angleterre que l’on servait sur place. Puis, on a changé en février dernier de personne derrière les fourneaux et du même coup d’approche, à présent plus recherchée, du marché et de saison. C’est au chef Adam Zaitouni que l’on doit ce changement de cap et, pour ma part, une de mes belles surprises du printemps, car je n’avais pas été folle de ce qu’il avait jusque-là offert au Grinder et au défunt Vicolo. Mais il fallait peut-être qu’il tombe sur Henri Saint-Henri pour se révéler à sa juste valeur.
On peut d'ailleurs saisir toute l’ampleur du changement en optant, par exemple, pour le menu dégustation de six services (au coût de 85$), ou bien pour l’une des entrées, plats ou desserts sur la carte. Il est aussi bon de savoir qu'on peut profiter de formules plus simples et à meilleur prix (de 17 à 21$ la table d’hôte de deux services) le midi. Et que l’on peut bénéficier des conseils avisés du sommelier pour avoir des accords mets et vins intéressants, voire originaux comme du Cerdon de Savoie avec le dessert.
Alors, qu’ai-je dégusté au juste sur la carte printanière du Henri Saint-Henri? Tout a magnifiquement commencé avec un gaspacho surprenant constitué de tomates, poivrons et concombres et versé dans l’assiette autour de poudre d’huile d’olive, d’ail noir maison, de basilic thai et d’une géniale glace à la moutarde. Audacieux, frais et goûteux, une belle réussite.
A suivi une entrée elle aussi ludique de speck tranché servi avec du cantaloup compressé, de la prune fraîche, de la salicorne, de l’oseille et de la salade de quinoa. Une manière inventive de rajeunir le traditionnel melon prosciutol, avec encore beaucoup de fraîcheur et une belle recherche de textures.
Puis, j’ai dégusté la colorée et estivale entrée de thon albacore crudo: deux fines tranches de poisson recouvertes de petits morceaux de mangue, de radis, de concombre et d’échalote croustillante. À consommer sans modération lors de canicules.
Crédit photo Sophie Ginoux
Du côté des plats de résistance, j’ai aussi été agréablement surprise. La surlonge d’agneau placée en note à note dans l’assiette avec de l’aubergine, de la betterave, du crumble au cumin et des pousses était intéressante. Toutefois, je lui ai préférée le cardeau (famille de poissons plats) parfaitement cuit et présenté avec un camaïeu de couleur crème et verte constitué de purée de petits pois et menthe, de fenouil, de citron confit, d’œufs de harengs fumés, de raifort et de cresson rouge. Un plat magnifique visuellement, étudié et bien équilibré. Mon coup de cœur du jour.
Crédit photo Sophie Ginoux
Enfin, pour clôturer le repas en beauté, j’ai pu goûter au dessert intitulé 3 fois chocolat. Toujours avec une approche déconstruite, ce dernier s’est présenté sous forme de sphères de chocolat noir, lait et blanc, accompagnées de bananes caramélisées, de gâteau et de crumble au chocolat, ainsi que de gel d’argousier. Inutile d’ajouter que l’assiette a été finie en un temps record, car elle était délicieuse. Une visite au Henri Saint-Henri s’impose!
Henri Saint-Henri
3734 Notre-Dame Ouest, Montréal H4C 1P7
(514) 303-0777
henrisainthenri.com