Tout le monde connaît Tinder, l’app qui permet de connecter avec le monde en manque de son quartier? Voici maintenant Happn, une 1000e app de rencontre qui ajoute cette fois une petite touche de destin.
Les connaisseurs de Tinder ne seront pas trop dépaysés parce qu’on se présente encore avec nos quelques photos, notre âge et nos likes Facebook. Il y a encore un petit X et un petit <3. Là où ça se démarque, c’est que Happn nous présente les gens dont on a croisé le chemin.
Exemple : tu marches sur la rue et tout à coup, t’as quelques résultats qui popent. Des fiches de lovers du sexe que t’as cochés et dans la tranche d’âge que t’as sélectionnée.
Bon, est-ce qu’on vient réellement de se croiser ou est-ce que l’app improvise un peu sur nos trajets du passé? C’est un peu comme se demander si une pornstar fake ses orgasmes : je préfère ne pas le savoir.
Happn a la même superficialité assumée que Tinder, mais avec un petit côté Spotted. Une petite touche de destin qui fait du bien à un processus assez froid.
Ça fait aussi que les résultats débarquent sur ton cell de façon un peu moins intense. Avec Tinder, on avait tendance à « binge-coter » la ville au complet pendant trois heures dès l’installation de l’app et ensuite on attendait la réciprocité en mangeant de la crème glacée. Avec Happn, on doit bouger alors on sort un peu du mode boulimique. Quelques petits béguins par marche ensoleillée, ça agrémente juste assez le printemps.
« Mais est-ce qu’il y a assez de monde? »
À Montréal, ouais. À Amos, c’est sûrement plus tranquille.
L’app est encore assez récente, mais en marchant sur la Plaza St-Hubert un après-midi de semaine, ma moyenne était d’environ une candidate par coin de rue. (Grande romance face au Roi du Smoked Meat.) C’est une bonne moyenne, mais en même temps, sur les trois filles dont je suis tombé amoureux en marchant, aucune n’était sur l’app, donc ce n’est pas parfait non plus. Mais si t’es le genre à mouiller sur les early adopters, c’est le temps de te promener dehors!
En fait, si t’habites quelque part où il y a pas mal de passants, t’as souvent plein de matchs sans même bouger de ton divan. Dans ce temps-là, ça devient un peu comme Tinder, mais Happn a quand même quelques petites améliorations intéressantes.
Pas besoin de se décider tout de suite
Sur Happn, on n’a pas besoin de se décider sur une fiche afin de passer à la suivante. Elles s’accumulent toutes en mini-galerie et on fait notre choix quand ça nous tente. Il y a même une section pour aller réactiver nos rejets du passé! Ce qui peut être pratique quand on se trompe, ou la pire idée du monde quand on file guidoune sur la brosse.
La cruise à deux vitesses
Pour faire de l’argent, Happn offre aussi des jetons qui permettent d’envoyer un « charm » à quelqu’un avec qui ce n’est pas nécessairement réciproque. Un genre de « Hey, bébé, moi je suis intéressé en tout cas! » L’app vient avec 10 de ces jetons gratuitement, mais évidemment, quand t’as vidé ta banque, il faut en acheter.
« Est-ce que c’est creepy? »
Même si le fonctionnement est semblable à celui de Tinder, c’est une coche plus louche de lire qu’on a croisé Gilles pour la 8e fois et qu’il est encore à quelques mètres de distance. Si t’es moindrement crinqué sur les métadonnées ou que t’as à cœur ta vie privée ou même ta sécurité, ça se peut que tu trouves ça intense.
Cela dit, l’app reste assez vague sur le lieu des rencontres en montrant une petite image du coin de rue sur Google Map. Ce n’est pas genre « Vous venez de vous croiser dans les bécosses de la Banquise. » De toute façon, on veut de l’amour! On se préoccupera de notre vie privée quand on en aura une qui a du bon sens!
Il reste que ça encourage un peu (pas mal) le stalking louche. Je ne serais pas étonné de voir quelques groupies de Gallagher marcher autour du Centre Bell avec leur mobile au cas où. Moi-même, j’ai pensé aller écrire à proximité d’un truc de ballet question d’aider le destin un peu.
Mais en bout de ligne, ça demande quand même de la réciprocité. Et c’est ça qui est cool : ça se passe entre gens willing. Pour les gens qui détestent se faire aborder sur la rue, peut-être que ça achève. Et pour ceux qui n’étaient pas game d’essayer quelqu’un, ça vous donne une raison de plus de choker.
« Bah, je pognerai sa fiche sur Happn! Si le destin est d’adon… »