Les #Verdunluv s’affichent de plus en plus sur mon fil Facebook, et ce n’est pas parce que tous les blogueurs bouffe de Montréal ont décidé d’y déménager. Il faut donc plutôt y voir une attraction croissante des restos et boutiques gourmandes sur place. Parce que Verdun a changé au même titre qu’Hochelaga-Maisonneuve, accueillant de plus en plus de jeunes professionnels. Et parce que plus globalement, comme partout ailleurs en ville, la clientèle est maintenant plus curieuse et exigeante. Tant mieux, parce que cela nous permet de découvrir de beaux petits endroits comme Chez BOSS & fils. Même si ce dernier se trouve à une intersection qui semble peu passante de prime abord, on est tout d’abord surpris par le nombre de personnes qui le fréquentent un soir de début de semaine. Effectivement, sans être plein, le restaurant fait de bons chiffres du mardi au samedi. Mais il faut dire qu’il est réellement attractif de l’extérieur et tout à fait craquant à l’intérieur, avec son immense cuisine centrale (elle occupe la moitié de l’espace) ceinturée par un comptoir en bois le long duquel on peut s’asseoir, ses murs et son plafond damassés en métal repoussé, sa longue banquette bordée de tables, et ces petits détails qui comptent comme le beau B brillant derrière la vitrine.
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo BOSS & filsOn aime le décor, donc, mais on sympathise aussi très vite avec les deux complices à l’origine du projet, le « boss », alias Louis Boutin, et le « fils », Félix Dauvet Lainesse. Le premier, qui cumule plus de 20 ans d’expérience en restauration (Crocodile de Vancouver, Latini, Soto), s’est pris d’affection en 2009 pour le second, un busboy plein de potentiel, alors qu’ils travaillaient tous les deux Chez Lévesque. Si bien que quand Louis est parti, il a emmené Félix avec lui et lui a transmis son savoir-faire en service à l’hôtel Nelligan et au défunt Laurier BBQ. Puis, Félix a pris un cours en gestion d’établissement, et dès qu’il l’a fini, la première question de Louis a été la suivante : « Es-tu prêt à te lancer? » On connaît la réponse.
Le "Boss" à droite et le "fils" à gaucheChez BOSS & fils, on retrouve donc les deux amis en salle comme au bar ou même à la plonge. Louis a aussi visiblement du plaisir à monter la carte des vins, sur laquelle on retrouve bon nombre d’importations privées. Quant aux fourneaux, ils sont assurés par le chef Dara, dont la cuisine bistronomique est attirante dès la lecture du menu, affiché dans un mini-classeur contenant les fiches détaillées de chaque plat proposé. Chouette.
Crédit photo Sophie GinouxC’est donc toute frétillante d’excitation que je débute ma dégustation, non pas avec le croustillant de pied de porc déjà recommandé par mon collègue Thierry Daraize, mais avec un tataki de thon albacore absolument divin. Le poisson, parfaitement cuit aux extrémités avec une très fine panure et cru au centre, voit son côté gras parfaitement balancé avec la petite acidité amenée par un peu de fleur de sel, la fraicheur des pousses de betteraves et de fines tranches de radis, et la légère amertume d’épinards frits. Mais le côté gourmand n’est pas oublié grâce à une sauce à la glace de viande addictive et à de petits morceaux sucrés et croquants de nougatine de pistaches. Miam!
Tataki de thon albacoreCrédit photo Sophie Ginoux
Suit le plat de résistance, que j’ai choisi parmi les plats du jour. Il s’agit d’une truite saumonée servie avec des pommes de terre rissolées, une piperade de poivron, des pousses de pois et une sauce au beurre blanc citronnée. Le poisson est un brin surcuit (sans être sec, toutefois), et étonnamment, sa peau n’est pas croustillante, ce qui m’ôte un peu de plaisir. Je me venge donc sur les bonnes pommes de terre, mais trouve la piperade un peu fade, peut-être en raison d’un manque d’assaisonnements ou simplement parce que les légumes manquaient de saveur à la base. L’ensemble de l’assiette est cependant honnête.
Plat de truite du jourCrédit photo Sophie Ginoux
Du côté des desserts, il y a en tout temps plusieurs options appétissantes proposées. J’ai pour ma part choisi de goûter la marquise au chocolat. Servi avec une banane (un peu fade elle aussi) à la surface caramélisée, un peu de chantilly qui ne me semble pas maison, ce dessert qui se situe entre la mousse et le parfait a le goût riche et intense recherché, mais sa texture un brin granuleuse me porte à croire que le sucre dans la recette ne s’est pas parfaitement incorporé au reste de la préparation. Dommage, quoiqu’il se peut que je sois juste tombée le mauvais soir.
Marquise au chocolatCrédit photo Sophie Ginoux
De toute manière, j’ai passé un agréable moment Chez BOSS & fils, c’est l’essentiel. Et je suis certaine, à voir le nombre de personnes arriver au fil de la soirée, que les Verdunois et leurs visiteurs montréalais apprécieront tout autant l’endroit que la possibilité d’y manger tardivement. Bien du potentiel, donc!
Chez BOSS et fils
3610, rue Wellington, Verdun
(514) 508-3457
chezbossetfils.ca
