Je n'ai plus la télé pis j'commence franchement à m'ennuyer du temps où je laissais un directeur de prog choisir à ma place. J'aimerais encore qu'on me fixe des rendez-vous que je ne pourrais plus me permettre de manquer. Structurer mes soirées en fonction de c'qui sera diffusé lundi soir à 21h. Savoir qu'il y aura conséquence, si je n'arrive pas à l'heure, que je devrai attendre une semaine avant de pogner la reprise sur le web. Mais nope, c'est trop facile. J'ai tout pis à l'heure que j'veux. Un cadeau empoisonné.
J'pensais pas qu'c'était possible de dire ça, mais j'ai perdu toute discipline à gérer le temps que j'accorde à mes divertissements de fin d'soirée. Je procrastine, esti. Voyons donc. On devrait procrastiner pour des corvées, un travail de mi-session, mais pas pour se taper Orange is the new black sur Netflix. Faudrait plutôt que j'relaxe, que j'ferme ma yeule, ne rien faire d'autre pis profiter du moment. Mais j'en suis incapable.
Au moment d'écrire cette chronique, j'aurais déjà dû avoir versé une couple de larmes sur les finales de Breaking Bad pis Dexter. J'aurais dû m'être rendu plus loin qu'au premier épisode de Game of Thrones.
Mais j'ai rien fait de ça. Internet m'a tellement donné l'choix que maintenant, je n'arrive plus du tout à gérer mon propre divertissement de salon. Je suck même à choisir un esti d'film avant d'aller dormir, au point où j'pourrais même pas mettre le doigt sur le calendrier pour t'indiquer la dernière fois que j'en ai visionné un.
Je t'explique comment ça s'passe quand vient l'temps de partir à la conquête du meilleur film ou télé-série du monde:
-2 heures à fouiller sur Netflix, Tou.tv, Torrent411, Youtube, Streamiz, 1Channel, Wootly, ONF et autres.
-30 minutes à choisir.
J'ai beau tomber sur un film/série que je convoite depuis des lunes, j'ai toujours la conviction que Google pourrait m'offrir mieux. Pis moi bin, j'ai fini par préférer ce long processus de recherche à "juste faire un câlisse de choix rapide pis m'installer devant un film, tout simplement". Je carbure au feeling d'avoir 46 onglets ouverts sur Chrome. Pis au moment de trancher, y'é déjà trop tard, je dois dormir, fak j'y vais pour un bon vieil épisode de Radio-Enfer, comme d'hab.
Idéalement, on m'offrirait le meilleur des deux mondes (télé+web) pis j'pourrais me créer ou sélectionner des playlists sur Netflix qui rouleraient autant que j'en ai envie. Un genre de Songza version télé. L'expérience télévisuelle (avec rendez-vous, préférablement), sur le web, qui me balancerait du contenu non-stop et selon mes préférences (ou non). Une télé sans la programmation médiocre qui fait en sorte que je n'ai plus envie d'avoir la télé. Ça arrive quand, ça?
C'est pas une bonne chose que j'puisse tout contrôler. Combien d'fois, en plein milieu d'un épisode, j'ai pesé pause pour aller vérifier le nom des acteurs sur IMDb, checker des extraits de films dans lesquels ils ont joué et finalement aboutir sur Facebook pour le reste d'la soirée? Trop. Avoir le choix, j'y ai goûté, c'est bon. Maintenant, apporte-moi des restrictions, de la discipline.
Je vous déteste.