Si Montréal peut être reconnue pour quelque chose sur le plan musical, c’est bien plus pour avoir retrouvé le sens original du mot «pop» que pour son bref passage sur les radars indie-rock.
Rappelons-nous: le terme n’a pas toujours voulu dire «Lady Gaga». De Gershwin aux Beatles en passant par la famille Carter, le genre a trouvé son sens et atteint ses lettres de noblesse à travers des croisements souvent audacieux, bien qu’accessibles, de genres musicaux multiples en petits muffins de moins de quatre minutes. De part et d’autre de la ville, on ne trouvera pas beaucoup de liens entre les différents protagonistes de la «scène» sinon cet agréable parti pris pour la mélodie bâtarde.
Montréal vibre cette semaine au son des nouvelles fournées de trois de ses plus purs exemples de cette approche. Socalled n’a plus besoin de présentation (surtout si vous avez lu notre entrevue avec lui en une de notre édition de mai): un peu klezmer, un peu hip-hop et complètement pop, il mélange plus de sons et d’invités en une même chanson que plusieurs artistes en toute une carrière. Après le populaire Ghettoblaster, en 2007, il larguait le 3 mai son petit nouveau, Sleepover, sur lequel figurent environ 40 invités, dont Gonzales, Enrico Macias, Mighty Sparrow et Roxanne Shanté. Voici maintenant venu le temps de la cérémonie scénique de lancement ce jeudi 12 mai au Cabaret du Mile-End. Attention, le refrain de «Richi» risque de rester longtemps dans le crâne de qui s’y trouvera.
Retrouver la folie
Après avoir fusionné punk, folk, musique classique, rock et hip-hop sous la perruque et les touches de synthé de Lederhosen Lucil pendant de nombreuses années, on est passé proche de pouvoir catégoriser la musique de Krista Muir lorsqu’elle s’est réincarnée en dompteuse de ukulélé. Un temps, elle s’est rangée du côté folk, mais avec son nouvel album, Between Atoms, elle retrouve l’humeur éclectique de ses années Lucil. Les synthés et les boîtes à rythmes sont de retour aux côtés du désormais fidèle mini-instrument de la demoiselle. Entourée d’un nouveau groupe, elle présente le tout ce mercredi 11 mai au Divan orange lors d’une soirée animée par… qui d’autre? Lederhosen Lucil. Jesse Dangerously vit dangereusement en première partie.
On dit que Merrill Garbus, alias tUnE-yArDs, a quitté Montréal pour retourner vivre dans son Amérique natale, mais c’est quand même à Montréal qu’elle s’est fait connaître en tant qu’artiste, d’abord au sein de feu le combo indie-rock Sister Suvi, puis derrière ce pseudonyme qui lui sert de marque de commerce pour ses nouveaux mélanges de hip-hop, d’afrobeat, de calypso, de rock et de jazz. D’abord simplement armée d’un ukulélé (elle aussi!), de séquences rythmiques et de sa voix explosive incomparable, pour son album BiRd-BrAiNs (2009), Garbus a ajouté la basse et les cuivres à son arsenal pour son nouvel opus, w h o k i l l, lancé à la mi-avril chez 4AD. Elle vient le présenter à son ancienne ville d’accueil ce vendredi 13 mai au Il Motore en compagnie de Buke and Gass et de Pat Jordache.
Également au calendrier: Dinosaur Bones avec Bear Hands, mercredi 11 mai au Il Motore; Bomba Estéreo avec Psychotropical Orchestra et Estila Bakanchido, mercredi 11 mai au Cabaret du Mile-End; Leonard Cohen: Bird on a Wire (projection), mercredi 11 mai au Théâtre Corona; United Steel Workers of Montreal, mercredi 11 mai à l’Esco; Here we Go Magic avec Aroara et Citizenship, jeudi 12 mai au Club Lambi; Moonface avec Sean Nicholas Savage, jeudi 12 mai au Il Motore; Face to Face avec Strung Out et The Artist Life, vendredi 13 mai à l’Olympia; The Balconies et Sandman Viper Command, samedi 14 mai à l’Esco; Adele avec The Civil Wars, lundi 16 mai à l’Olympia; Dirty Beaches avec Wicked Crafts et Love King Michael Farksy USA, lundi 16 mai à la Casa del popolo; Guitar Wolf avec Cheap Time et Disablers, lundi 16 mai au Cabaret du Mile-End.