Déni, acceptation. Deux étapes normales de la réaction face à une épreuve. Dans celle que représente la rigueur de l'hiver québécois, il est normal de rester campé dans l'une ou l'autre, dépendant de son caractère et/ou de l'épaisseur de sa couenne. Certains pourront passer de l'une à l'autre au gré des humeurs et de la météo… Soyons forts, tout cela n'est que prétexte à une bonne trame sonore, anyway.
Pour qui a pleinement accepté l'état des choses, voici une bonne semaine pour les vibes glaciales. Le pendant hivernal du Piknic Electronik, l'Igloofest, est enfin de retour pour trois weekends au Quai Jacques-Cartier du Vieux-Port, à compter du 13 janvier. On l'a dit et on le redit: l'événement est l'occasion idéale de se réapproprier ce climat pas évident qui est le nôtre au son d'une musique tout aussi dure, froide et postapocalyptique – la musique électronique –, à grands pas de danse dans un décor tripatif, psychédélique que permet le Vieux-Port.
Début ce jeudi, donc, dès 18h, avec l'Allemand Seth Troxler, l'Américain Lee Foss et les Montréalais Mike Mind et Thomas Von Party. Vendredi le 14, c'est le tour du tandem italien Minicoolboyz, de l'Allemande Anja Schenider et des Montréalais Green & Lateez, tandis que les Britanniques Stanton Warriors, le wonderboy montréalais Lunice, le Français dÉbruit et les jeunes Night Trackin' DJ's (alias Seb Diamond et Phil A.D.) se chargent du samedi 15. Autres DJ, également, sous une tente commanditée par une compagnie de téléphone. À ne pas oublier: un maximum d'épaisseurs vestimentaires, puisque le vent du bord du fleuve ne pardonne pas. Tout comme les videurs s'ils trouvent de l'alcool sur vous, soit dit en passant…
Pour qui aime moins la techno, la house ou encore la perspective de passer une soirée dehors par ce temps, le rock psychédélique vaguement shoegaze des Besnard Lakes fait une trame sonore hivernale tout aussi appropriée. Leur concert de ce samedi 15 janvier présente l'immense avantage d'être à l'intérieur, soit au Cabaret du Mile-End, et avec deux autres excellentes formations locales, à part ça: les jeunes recrues saluées de Suuns et le combo de rock dépressif (dans le bon sens du terme) Valleys. Aussi Montréalais soient-ils, voilà des gens qui ne sont pas plus présents qu'il ne le faut sur les planches locales. On en profite, donc.
Déni, déni, je suis si folle de toi
Pour oublier la froideur ambiante, rien de tel que les rythmes chauds, vintage et américains du rockabilly et du country. Il y a quelque chose dans cette musique qui évoque irrémédiablement les chaudes soirées d'été passées assis sur un capot de vieille voiture ou sur un balcon de maison de campagne… Pour ça, direction le Divan orange ce jeudi 13 janvier pour un programme conjoint de Filly & the Flops – projet de la pétillante chanteuse des United Steel Workers of Montreal, Felicity Hamer, au sein duquel elle reprend des classiques rockabilly – et des plus country Lazy Lovers. Deux autres preuves vivantes de la vitalité de la scène roots locale.
Également au programme: Bateau noir avec Man Machine et Sweet Mother Logic, samedi 15 janvier à la Sala Rossa; Tokyo Police Club avec Two Door Cinema Club, dimanche 16 janvier au Club Soda ainsi que Little Dragon avec Billygoat, mardi 18 janvier au Il Motore.