Fait froid, fait neige, fait slush, fait fin de session, fait rush de boulot avant les Fêtes, fait lendemain(s) de veille(s) de party(s) de bureau(x)… Les batteries sont à terre et on a qu’une idée en tête: fermer boutique jusqu’en janvier. Entrer en hibernation avec de bons disques et de la bonne bouffe et ne sortir de son appartement que pour se rendre dans les partys de famille les 24-25.
Légitime, sauf qu’au moment où l’horaire de concerts s’apprête à s’alléger considérablement jusqu’à la mi-janvier, on a tout intérêt à faire le plein de bons moments musicaux tandis qu’il en passe encore. Parce qu’à partir de la semaine prochaine, c’est la grande accalmie qui commence.
Allons, allons, un dernier petit effort. D’autant plus qu’un bon nombre des shows au programme dans les prochains jours ne pourront qu’aider à se mettre un peu plus dans l’esprit des Fêtes.
En effet, qui dit Noël dit «amour et partage». Et quel meilleur synonyme musical de ce concept que l’indie-rock borderline chrétien de Broken Social Scene? Le septuor torontois (bon, on sait qu’il y a environ 76 membres officiels dans la tribu à ce stade, mais ils ne sont que sept à tourner en ce moment) est fort sur les messages d’harmonie fraternelle et de charité universelle, dans ses chansons autant que sur scène. Après deux ans d’absence à Montréal, le groupe, qui lançait plus tôt cette année le réussi Forgiveness Rock Record, revient nous chanter la bonne nouvelle ce samedi 18 décembre au Métropolis en compagnie de Here We Go Magic. On a toutes les chances d’en ressortir déterminé à être gentil avec sa petite sœur, ses parents et même l’oncle aux mains baladeuses en développant les cadeaux la semaine suivante.
Chaleur humaine et funk en bois rond
Sinon, pour remettre un peu de tigre dans son moteur fatigué, il n’y a pas mieux que le hip-hop rural de Radio Radio, docteurs ès chaleur humaine, funk en bois rond et bonnes vibes de tout acabit. Le trio clôt une excellente année, ponctuée de la parution du salué Belmundo Regal et d’un Club Soda plein au dernier festival Pop Montréal, ce jeudi 16 décembre à La Tulipe. On y retrouvera quelques-uns des invités avec lesquels le groupe s’est adonné aux collaborations les plus inattendues en 2010, dont la section rythmique de Karkwa.
Le temps des Fêtes marque aussi l’occasion de redécouvrir ses racines et de déconner un peu. Ce mercredi 15 décembre, il y a possibilité de prendre de l’avance sur les deux fronts avec le retour des Gerry’s, un intrigant projet (protégé du sieur Navet Confit) proposant des chansons de feu l’apôtre rock à la voix de braise, Gerry Boulet, en version doo-wop. Non seulement le septuor émule la visite d’Offenbach de 1972 à l’Oratoire en montant sur les planches de la chapelle Saint-Louis de l’Église Saint-Jean Baptiste, mais il amène avec lui une première partie toute indiquée: Les Marjoe’s, dont on ne se demande pas de quoi est constitué le répertoire. Les Appendices seront également sur place. On procèdera à l’enregistrement d’un EP en deux temps, soit lors d’un premier concert à 19h30 et l’autre à 21h. Plus d’infos sur la page Facebook de l’événement.
Pour d’autres, le temps des Fêtes est un moment sombre qu’il vaut mieux oublier en se vautrant dans les décibels et les abus. Pour ça, le rock tendance psyché du quintette local Final Flash est une option hautement valable. Depuis qu’il a lancé son premier album, Homeless, au printemps, le groupe a lui aussi connu une année fertile en développements: tournées au Canada anglais, en Angleterre, en Australie… Entre deux premières parties pour Yann Perreau, il se paie une «rentrée» montréalaise en bonne et due forme, avec projections et tout, ce vendredi 17 décembre à la Casa del popolo. Les non-moins psychédélicieux Vicious/Delicious en lever de rideau.
Également au calendrier: Une extravagance à dix musiciens de Sunny Duvalet de ses Cuisses noires, mercredi 15 décembre au Divan orange; une fiesta country cajun d’Élixir de Gumbo, des Honky Tonk Heartbreakers et des filles de Canailles, jeudi 16 décembre à l’Esco; un rugissement de Beast avec Freedom or Death, jeudi 16 décembre au Métropolis; un lendemain de veille difficile après le traditionnel Party de bureau de Dare to Care, vendredi 17 décembre au Divan orange; un hommage indie-pop aux prairies albertaines du Rural Alberta Advantage en compagnie de Rebekkah Higgs, vendredi 17 décembre au Il Motore; un concentré d’indie-rock local avec Solids, Royaume des morts, Mia Verko, Chalk Talk et Les Bois Francs, dans le cadre du party de Noël des disques L’œil du tigre, samedi 18 décembre à l’Esco; une douceur de S. Carey (de Bon Iver) avec White Hinterland, samedi 18 décembre à la Casa del popolo, ainsi qu’un concert acoustique de La Patère rose, dimanche 19 décembre au Quai des Brumes dans le cadre des «dimanches déplogue».
Un immanquable? Broken Social Scene avec Here We Go Magic, samedi 18 décembre au Métropolis.