Il arrive parfois que la vie fasse bien les choses en concrétisant nos rêves les plus improbables. Un hybride entre la malbouffe et la nourriture fine, la possibilité d’identifier un morceau inconnu via Internet, une rencontre entre les films de zombie et les comédies… Tant de fantasmes entretenus secrètement durant des années et qui sont tombés du ciel un jour sous la forme de la poutine au foie gras, de l’application Shazam pour iPhone ou du film Shawn of the Dead. Maintenant, si quelqu’un pouvait enfin inventer le moyen de télécharger de la pizza… Le monde serait parfait! Enfin, presque…
En musique aussi, il y a de ces croisements aussi jouissifs qu’inattendus, qu’on n’entendait auparavant que dans sa tête, à l’écoute d’un album décevant nous faisant dire: «si seulement c’était un peu plus comme çi ou comme ça…»
Quel fan de stoner-rock n’a jamais souhaité entendre une variante un peu plus mélodique, voire carrément pop du genre, ne serait-ce que par curiosité? Mission impossible? Ça a longtemps semblé être le cas, mais voici que débarque Uncle Bad Touch. Il s’agit du nouveau projet de Mickey Heppner, du combo stoner-métal montréalais Priestess, et de sa douce moitié (accompagnés d’un batteur). Imaginez les riffs stoner de Priestess, enrobez-les d’une facture lo-fi à souhait, couronnez-les de mélodies pop et/ou soul inspirées des Zombies ou d’Al Green et vous avez une petite idée du son du premier album éponyme du groupe, paru tout récemment.
Le jeune projet célèbre officiellement sa parution ce mercredi 8 décembre au Else’s, au 156 Roy E., réalisant du même souffle un autre fantasme de votre humble serviteur, qui est de voir un show rock dans ce sympathique bistro du quartier portugais. Non seulement c’est une première, c’est en plus gratuit, mais attention: le tout débute à 19h et doit être terminé à 21h.
Et pour qui aurait parfois envie que LCD Soundsystem ait un son un peu plus acoustique, ou qu’Arcade Fire et Sufjan Stevens aient un son plus électronique (faisons semblant un instant que ces deux derniers artistes n’aient pas exaucé ce souhait sur leurs plus récents albums respectifs), le quintette new-yorkais Freelances Whales arrive à la rescousse. La troupe a beau donner d’abord et avant tout dans l’indie-pop, son arsenal de synthétiseurs, de mandolines, de banjo et d’harmonium lui permet de marier assez habilement les univers acoustiques et électroniques. De plus en plus prisé depuis la réédition de son album Weathervanes par le label Frenchkiss (Passion Pit, Local Natives, The Dodos…), au printemps, le groupe repasse chez nous pour une troisième fois en un an ce mercredi 8 décembre à la Sala Rossa, en compagnie de Mia Riddle et de Doris Cellar (cette dernière étant également membre de Freelance Whales).
Trip craque rock
Toujours au rayon des fantasmes, qui ne s’est pas demandé, alors que le trip-hop était à son apogée, à la fin des années 90, ce que donnerait un Tricky plus rock? Avec sa voix râpeuse, pas si loin de celle de Tom Waits, l’apôtre sinistre de Bristol est fait pour un son qui cogne. Et c’est exactement ce qu’il livre depuis son retour sur disque, en 2008 (avec Knowles West Boy) ainsi que sur le tout nouveau Mixed Race, lancé en septembre: une variante plus organique, plus guitare, mais toujours aussi sombre et atmosphérique, de ses lentes élucubrations beat d’antan. Il vient rattraper le temps perdu avec ses fans montréalais ce samedi 11 décembre au Club Soda.
Également au calendrier: L’Indice, éclectique projet solo du réalisateur émérite Vincent Blain, au O Patro Vys ce jeudi 9 décembre, pour souligner le lancement du nouvel album Le Bonheur; une nouvelle édition des soirées Uke Bizarro de Krista Muir, ce jeudi 9 décembre au Centre St-Ambroise, en compagnie de MEB, d’Amy Dynamite et d’invités surprise; le projet world-rock Bad Uncle de Santosh Lalonde (des Unsettlers) avec Buddy McNeil & the Magic Mirrors, ce jeudi 9 décembre au Divan orange; une nouvelle édition de la soirée Karnival de Poirier, ce vendredi 10 décembre au Belmont avec Valeo comme DJ invité; le combo trip-hop Phantogram avec Bad Tits et Solar Year, ce vendredi 10 décembre au Il Motore et, enfin, les popularissimes Karkwa en supplémentaire au Métropolis, ce samedi 11 décembre.
Un immanquable? Le lancement d’album gratuit d’Uncle Bad Touch (en photo), mercredi 8 décembre au Else’s.
