Aller au contenu
Rad Hourani: le designer montréalais poursuit sa conquête du monde

Connu pour ses créations unisexes et monochromes qui retiennent l’attention des stylistes et des journalistes partout dans le monde, Rad Hourani lançait récemment un parfum inspiré des odeurs de poudre pour bébé, de sperme et de cuir. Établi à Paris depuis 2005, il sait où il s’en va, comme en témoigne cet entretien qu’il a accordé à NIGHTLIFE entre deux collections.
 
Chaque défilé semble marquer un tournant dans ta carrière. Si tu pouvais organiser le défilé de tous les défilés, à quoi ressemblerait-il? Je suis d’avis que les défilés «traditionnels», par là j’entends des mannequins sur un podium, ne sont plus vraiment intéressants. J’aime la mode pour son pouvoir symbolique, son potentiel d’expression. J’aimerais redéfinir le défilé traditionnel pour y créer un lieu où je peux mélanger librement tous mes intérêts dans l’art, le cinéma, la photographie et la musique, pour finalement obtenir un objet concret mais chargé de sens.

Inviterais-tu quelqu’un de connu à défiler? Être connu ne veut rien dire pour moi.

Rihanna, Anna Wintour, Giorgio Armani… Les médias parlent justement beaucoup des célébrités et des designers qui reconnaissent ton talent aujourd’hui. Que penses-tu de ce rapport entre mode et gens connus? Quand je vois des gens porter mes créations, peu importe leur âge, leur race, leur sexe, leur statut social, c’est certainement le plus beau compliment qu’on peut me faire. C’est injuste de percevoir la mode comme un ensemble de diktats et de règles, car dans cette optique elle exclut tout ce qui ne fait pas partie de ses codes officiels, elle empêche l’individu de s’exprimer. C’est pour cela que je cherche à créer une mode qui soit intemporelle et qui n’exerce aucune discrimination d’âge, de genre ou de «hype».
 

As-tu besoin de faire le vide, parfois, pour rester concentré sur ton travail, dans le tourbillon actuel? J’ai toujours besoin de faire le vide car je tiens à tout superviser: la presse, les évènements, les lancements, etc., tout en faisant de la recherche de matières et en dessinant. Je travaille 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Je ne fais pas de distinction entre ma vie personnelle et mon travail. Mais je prends parfois des moments pour me reposer.
 

À quoi ressemble ton appartement à Paris? C’est minimaliste, je n’ai pas besoin de beaucoup d’objets dans mon espace. Tout est noir et blanc, il y a beaucoup de lumière du jour, j’ai une entrée privée. J’ai besoin d’un espace très épuré, car je suis constamment en train d’observer ce qui m’entoure.
 

Quelle chanson représente le plus ton humeur aujourd’hui? «There’s a light that never goes out» de The Smiths. J’ai toujours envie de me détacher de tout et de recommencer à zéro. C’est à la fois difficile et très enrichissant.

radhourani.com

Plus de contenu