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Tuyaux-concerts: Die Antwoord, Kurt Vile et Heavy Mtl

La nostalgie est souvent qualifiée de force culturelle négative. Vrai qu’elle a une emprise un peu chiante. Elle nous fait acheter des disques de Sylvain Cossette (et j’espère qu’il est clair que le «nous» exclut la personne qui parle), nous pousse à aller voir des adaptations cinématographiques superflues des Transformers et de G.I. Joe et étouffe du même coup des échanges d’idées plus fraîches.

Mais comme l’alcool, la nostalgie fait du bien par où elle passe lorsque consommée avec modération. Surtout lorsqu’elle concerne des œuvres qui ne riment pas particulièrement avec «immobilisme» et «statu quo». Comme le métal, par exemple.

Après avoir pris une pause en 2009, le festival Heavy Mtl est de retour ce weekend au Parc Jean-Drapeau pour une seconde édition. Pour quiconque a apprécié le métal à un moment ou l’autre de sa vie, c’est l’occasion parfaite de se laisser aller à ses élans nostalgiques, puisque l’événement reçoit quelques-uns des meilleurs noms ayant régné sur le genre au cours des trois dernières décennies. J’ai particulièrement hâte à la journée du samedi 24, dominée par les rois du métal des années 70 et 80: Alice Cooper, Rob Halford (chanteur de Judas Priest), Anvil, mais surtout les seigneurs trash Testament, Megadeth et Slayer. Ces deux derniers joueront l’intégrale de leurs albums les plus célébrés, soit Rust in Peace et Seasons in the Abyss, respectivement. En bonus, quelques jeunes loups comme Mastodon et High on Fire viendront nous rappeler qu’il y a encore de l’espoir pour le genre.

Même s’il s’agit d’un tout jeune groupe, le trio hip-hop d’Afrique du Sud Die Antwoord (en photo) n’est pas sans un certain intérêt nostalgique, lui non plus. Avec leurs looks capotés, leurs beats à la fois lustrés et sales et leur rap mêlant anglais, afrikaans et zef (un slang sud-africain), les trois membres de la sensation virale (à cause du clip «Enter the Ninja») rappellent cette époque où le hip-hop était encore mystérieux, dangereux, incompris et plus grand que nature. Ils s’arrêtent au National ce mercredi 21 juillet pour un concert attendu en compagnie du duo indie-électro américain Sleigh Bells, protégé de M.I.A. (puisque signé sous son label N.E.E.T.).

Un peu plus au nord, dans un genre totalement différent, un autre groupe évoquera une ère passée, toujours le mercredi 21 juillet: le combo local Les Incendiaires et sa pop alternative évoquant les années 80 d’Indochine et autres Cure. Le quintette soulignera à l’Escogriffe le lancement de son nouveau single, «Amants d’immeubles», lequel est présentement disponible en téléchargement gratuit via sa page Bandcamp (tout comme le reste de sa discographie, d’ailleurs). On y fêtera également le premier anniversaire du label du groupe, Mindique.

Ici, maintenant
Cela dit, il n’y a pas que la nostalgie, dans la vie. Avec son rock sombre et distordu, l’auteur-compositeur philadelphien Kurt Vile ne traduit que trop bien le monde dur dans lequel nous vivons ici, maintenant. Ça aussi, ça fait du bien par où ça passe. Vile et son groupe s’arrêtent au Il Motore ce jeudi 22 juillet en compagnie des excellents bardes indie-pop de Real Estate et No Joy.

Vendredi 23 juillet, les fans d’«outsider music» ont rendez-vous avec l’inclassable Ariel Pink. L’auteur-compositeur, qui rappelle tantôt Daniel Johnston, tantôt Ween, s’arrête à la Sala Rossa avec son groupe ainsi que Magic Kids et Puro Instinct en première partie.

Pour la danse, ça se passe ce samedi 24 juillet au Divan orange, qui reçoit ce soir-là des représentants du label argentin ZZK Records: Zizek, Tremor, Chancha via Circuito, El Remolon et El G. Tout ce beau monde donne dans ce qu’il est maintenant convenu d’appeler la «cumbia numérique», qui mêle comme on s’en doute la musique latine traditionnelle à des éléments électroniques bien modernes. Caliente!

Histoire de terminer le weekend sur une note légère, le duo humoristique Otarie est l’invité des «dimanches déplogue», au Quai de Brumes le 25 juillet. En première partie, la chanteuse Audrey Pageau-Marcotte présentera son nouveau projet, Jolie Jumper, qui l’unit notamment à Victoria Lord, choriste pour Sunny Duval. Il s’agira du premier concert du projet à saveur country, qui mêle chansons originales et reprises.

Si la pop aérienne à la Patrick Watson, Karkwa, Radiohead et compagnie est votre truc, ça vaut la peine de passer par la Casa del popolo, le lundi 26 juillet. La formation vancouvéroise au nom trompeur Brasstronaut (non, il ne s’agit pas d’un groupe funk) s’y arrête en compagnie de Golden Isles.

Enfin, mardi 27 juillet, c’est le moment tant attendu d’entendre la sensation new-yorkaise Hercules and Love Affair live au Belmont. Probablement le poulain le plus sensible de l’étiquette DFA, le projet s’est déjà présenté chez nous en formule DJ à quelques reprises, mais il s’agira vraisemblablement de sa première visite en version groupe.

Un incontournable? Die Antwoord, le 21 juillet au National avec Sleigh Bells.

 

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