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Wolf Parade: à pleines dents

Quand «l’autre» grosse pointure indie-rock locale est en forme, ça vaut la peine de ressortir les métaphores lupines. Il ne fait pas de doute que c’était le cas jeudi dernier lors du premier des deux concerts que le groupe donnait au National.

Sans s’être complètement égaré ces dernières années, il est vrai que Wolf Parade s’est permis quelques caprices déroutants, tout comme ses projets parallèles (Handsome Furs, le duo du chanteur et guitariste Dan Boeckner, et Sunset Rubdown, le groupe du chanteur et claviériste Spencer Krug). Les plus récents opus de chaque entité – At Mount Zoomer de Wolf Parade, Face Control de Handsome Furs ainsi que les deux derniers Sunset Rubdown, Dragonslayer et Random Spirit Lover – ont chacun emprunté des directions plus exploratoires, moins faciles d’accès.

Avec Expo 86, lancé fin juin, Wolf Parade a surpris en revenant à des formes plus concises, un son plus immédiat. Sur scène, jeudi, le groupe (désormais un quatuor, depuis le départ du claviériste et bidouilleur Hadji Bakara) s’est montré dans le même état d’esprit. D’abord en faisant la part belle au matériel du nouvel opus, dont il a astiqué huit des onze titres, puis en allant chercher les extraits les plus incandescents de ses albums précédents – «Language City», «California Dreamer» et «Kissing the Beehive», tirés d’At Mount Zoomer, ainsi que les classiques «You are a Runner and I am my Father’s Son» (servie en lever de rideau), «I’ll Believe in Anything», «This Heart’s on Fire» et «Shine a Light», extraits d’Apologies to the Queen Mary.

Boeckner et Krug, habituellement loquaces sur scène, ont gardé le blabla et les insides jokes au minimum. Pas besoin de ça, de toute façon, pour faire passer le courant, bel et bien présent dès les premières minutes du concert. Avec les allées et venues de Dante DeCaro entre basse, guitares et claviers ainsi que d’occasionnels passages de Boeckner aux boutons lui aussi, on ne souffrait par ailleurs aucunement de l’absence de Bakara.

Bref, une prestation dynamique, pleine de laisser-aller bien rock qui nous a fait retrouver Wolf Parade à son meilleur.

En première partie, le trio japonais Moools a livré un indie-rock musclé et fantaisiste, mais quelque peu sinueux.

 

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