Aller au contenu
Moussette: monts et mystères

«Y’a un côté fragile, presque féminin», convient Michel Moussette, lorsqu’on lui parle de cette espèce d’étrange douceur qui émane de la musique du groupe portant son nom. Je lui demande s’il s’agit de mélancolie, de contemplation… Lui me parle plutôt de travail. «C’est quelque chose qu’on a enfin atteint, avec cet album-là, et j’en suis bien content: le contraste d’ambiances, de dynamiques musicales. Y’a des moments rock virils, presque cock-rock, et d’autres très doux, très paisibles.»

«Cet album-là», c’est Le Club Alpin, rien de moins que le quatrième album d’un groupe peut-être inconnu de la majorité, mais pas moins actif depuis une décennie. «Tout le monde travaille de son bord, donc on ne pratique jamais plus d’une fois par semaine. Le travail est très progressif, mais très régulier. Aussi, je ne veux pas qu’on se brûle. On préfère choisir les shows et en faire des bons», indique le chanteur et guitariste.

Depuis la parution indépendante du Club Alpin, en mars, le quintette accumule les critiques élogieuses et n’exclut pas apparaître plus souvent, à Montréal autant qu’à l’extérieur.

Partagé, de jour, entre la menuiserie et la traduction-révision, le barbu de 37 ans a fondé Moussette avec son frère Nicolas (aussi membre d’Avec pas d’casque), aux claviers, dans un contexte plus lo-fi. «Les premiers albums, c’était moi pis mon frère avec des vieux synthétiseurs et un micro dans le milieu de la pièce. On faisait du bruit pis on s’enregistrait», relate Michel.

Une couche à la fois
«Y’a des trucs qui ont un joué un peu à CISM: Arboryte pis Champs de roches. Ça avait un côté un peu Beck sur les bords. Les paroles ressemblaient un peu à ce qu’Avec pas d’casque pouvait faire dans l’temps. C’est le même univers coloré. Ça parlait beaucoup de quotidien. Dans le temps, je faisais beaucoup de rénovations, alors je parlais de briser des murs, de poser du bardeau…»

Le groupe a depuis complété par le guitariste Pascal DJ (ex-Le Nom), le bassiste Joel Vaudreuil (aussi d’Avec pas d’casque) et le batteur Marc Galipeau.

Aujourd’hui, les textes de Moussette, autant que les musiques, sont plus travaillés. Michel dit aborder des questions mythologiques sur Le Club Alpin. «En même temps, tu peux facilement faire abstraction de ce qui est dit», note-t-il.

Avec ses égales tendances planantes, rock et folk, bien malin qui peut catégoriser simplement la musique de Moussette. Ça n’est pas Michel qui pourra nous aider en ce sens. «On a tous des profils différents. Les gars ont joué dans différents bands», résume-t-il. «Marc a vécu à San Francisco et Los Angeles, dans les années 90. Il a joué dans un band qui s’appelait Tragic Mulatto, qui était sur Alternative Tentacles (NDLR le label de Jello Biafra). Son background est plus jazz et punk. Mon frère, lui, a un background de musique très psychédélique et planante. À 16-17 ans, il était pas mal dans Pink Floyd et a continué d’évoluer dans Gong, Faust et la musique européenne psychédélique», énumère le leader.

Il poursuit: «Pascal, mettons qu’il est beaucoup plus dans les bands récents. Shoegaze-britpop, je ne sais pas trop comment les définir. Il aime beaucoup Franz Ferdinand, en tout cas. Joël, lui, vient de Sorel. Il a un background presque métal, à la limite…»

Et Michel, lui? «J’ai eu le parcours un peu classique; Beatles, Nirvana, Beck, tout ça…», hésite-t-il, ajoutant être aujourd’hui plus imprévisible. «Admettons que je vais à la Bibliothèque nationale pour emprunter des disques, je risque de ressortir avec de la musique africaine, du hip-hop et de la musique classique. J’ai beaucoup écouté des groupes comme Clues ou Malajube, mais j’ai tendance à essayer de trouver autre chose. Je préfère écouter des choses qui ne ressemblent pas à ce qu’on fait.»

Moussette
29 avril
Club Lambi | 4465, Saint-Laurent
avec Gigi French, dans le cadre du Bal du printemps (avec DJ et nourriture haïtienne)
www.myspace.com/themoussette

 

Plus de contenu