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Eija-Liisa Ahtila: Intimités sur écrans multiples

C’est parmi des jappements de chien que l’on distingue la voix posée de Eija-Liisa Ahtila. Drôle de hasard. La Finlandaise a mis en scène plus d’une fois ce canidé, que ce soit par ses photos d’une femme qui pose tel un chien dans la série Dog Bites, ou ce conte sur la mort de son chien dans The Hour of Prayer. Il y a même cette scène étrange de Consolation Service où un couple se libère en thérapie par des jappements cathartiques.

Mais si on revient à sa biographie plus traditionnelle, cette dame de l’art vidéo laisse surtout sa trace dans les années 90 par ses installations vidéo à plusieurs écrans, des environnements enveloppants qui racontent une parcelle de l’être humain, une histoire fictionnelle toujours finement tissée à partir de la réalité. «Je m’inspire en partie de ma vie, comme la mort de mon chien dans The Hour of Prayer. Et j’insuffle de la fiction. Dans ce sens, je ne fais pas une œuvre autobiographique. Plus souvent qu’autrement, je filme des histoires que je glane ici et là des gens qui m’entourent. J’y ajoute également une bonne dose de recherche.» Pour sa série autour de la psychose au féminin intitulée The Present, Ahtila réalise plusieurs entrevues avant d’élaborer ces scénarios qui sont présentés de façon intermittente sur cinq moniteurs.  

Rien n’est laissé au hasard. Premiers documents de travail, les scénarios écrits par Ahtila racontent toujours avec précision les images et dialogues destinés aux écrans multiples. Un travail de précision inestimable qui permet de vivre une réelle expérience immersive dans cette recherche narrative explosée. «Ce que je recherche avant tout, c’est de raconter des histoires autrement. J’y arrive en mettant l’emphase sur le rôle de l’image et du son et en brisant la chronologie habituelle d’une histoire. Une image peut porter comme information autre chose que le récit. Par exemple, un paysage peut exprimer un état d’être.»

On pourrait évidemment croire qu’Eija-Liisa Ahtila est de celles qui s’ennuient au cinéma. À cela, elle répond oui et non, sans toutefois s’en désintéresser. «Je trouve ça plus «challengeant » d’écrire pour plusieurs écrans. Une discussion entre deux personnes devient vite un casse-tête. Il faut que le chassé-croisé des regards fonctionne. Et en même temps, je considère que ce sont deux champs d’expertise différents, le cinéma et l’art vidéo. J’ai toujours dit que si un sujet me convenait et qu’il y avait une opportunité, je ferais un film. Et à bien y penser, faire du cinéma traditionnel me reposerait.» On la croit sur parole.

 

INT. SCÈNE-JOUR

Jusqu’au 9 mai

DHC/ART

451 et 465, St-Jean

dhc-art.org

 

et Fonderie Darling

745, Ottawa

fonderiedarling.org

 

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