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À Hauteur d’Homme: Toucher du bois

Il faut parfois quitter sa maison et prendre son baluchon pour apprendre à embrasser ses racines (et ses arbres).

Ce fut le cas de Louis-Philippe Pratte, designer industriel qui, après avoir travaillé pour Mazda en Allemagne pendant quatre ans, a éprouvé le mal du pays.

Résultat? Quelques années plus tard – après, entre autres, un passage chez Sid Lee –, il conçoit une compagnie à l’image des valeurs qu’il chérit, une marque graphique, écologique et démocratique nommé Hh pour À Hauteur d’homme.

Portrait d’une entreprise de produits en bois de chez nous qui prêche par le bon exemple.

Tu conçois des meubles en bois à partir d’essences essentiellement locales, issues de forêts certifi ées renouvelables. D’où vient cet amour pour l’arbre?
Quand j’ai fait ma maîtrise en design automobile en Allemagne, j’aimais une marque d’objets allemande plutôt luxueuse, e15.

J’aimais leur approche, celle de n’utiliser que du bois massif. Je me demandais pourquoi, au Québec, personne n’avait pris ce parti pris esthétique, cette idée de durabilité qui n’existe pas avec le plaquage.

Les quelques entreprises qui le font vendent leurs pièces très cher. Je voulais donc imaginer une alternative abordable pour la classe moyenne.

Tu parles de respecter les imperfections d’un arbre. Ça veut dire quoi, concrètement?
Ça veut dire de ne pas rejeter les planches qui ont un noeud, qui ont donc une marque de caractère plus forte.

Elles sont souvent jetées parce que le marché ne favorise pas cette esthétique. Vouloir les cacher, c’est aussi une façon de gaspiller une ressource.

Alors que conserver ces imperfections permet d’obtenir des pièces uniques et particulières.

Au Souk @ SAT cette année, lorsque je vendais des planches à découper, les gens aimaient choisir leur planche grâce à ces marques vivantes dans le bois.

Tu as capté l’attention du magazine Monocle. Comment es-tu arrivé à ce tour de force?
Ç’a vraiment été facile… Je les ai contactés, j’ai pris les noms des gens en direction artistique, j’ai envoyé des photos.

Et l’intérêt a été immédiat.

C’était un bon fit, tant pour l’esthétique que pour la mission. Monocle aime bien mettre de l’avant des petites compagnies.

Avoir une entreprise à l’image de ses valeurs, c’est possible et rentable?

À Hauteur d’homme plante un arbre par arbre coupé. Je veux ici donner l’image que l’on prend la nature à hauteur d’homme, comme son égal.

On redonne ce que l’on prend. Mais tu vois, je ne pourrais pas dire qu’un arbre est planté par produit vendu, ça coûte trop cher.

Je ne vais pas non plus sauver la planète tout seul. Mais si seulement Ikea, troisième consommateur de bois au monde, appliquait la même politique, l’effet serait important.

À Hauteur d’Homme

hh.ca

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